Les nouveaux enseignants réclament l’appui de leurs collègues plus chevronnés
29 mai 2003
Les nouveaux enseignants réclament l’appui de leurs collègues
plus chevronnés
Le 29 mai 2003 (Toronto) – En Ontario, les nouveaux enseignants
n’obtiennent pas l’appui dont ils ont besoin pour bien commencer leur carrière, à tel
point que nombre d’entre eux risquent d’abandonner la profession. C'est ce
que révèle une nouvelle enquête menée par l’Ordre
des enseignantes et des enseignants de l’Ontario.
«Les nouveaux enseignants nourrissent une véritable passion pour
l’apprentissage des jeunes et malgré cela, on leur rend la tâche
difficile durant leur première année, une année critique,
fait remarquer le registrateur de l’Ordre, Doug Wilson. On les embauche tard
dans l’année, on les déplace de droite à gauche et on
leur donne même les classes les plus difficiles, souvent avec peu ou
pas d’appui. Si nous voulons qu’ils deviennent de meilleurs enseignants plus
rapidement afin d’améliorer l’apprentissage de l’élève,
ils faut leur donner un coup de main dès maintenant.»
L’enquête de l’Ordre sur la transition à l’enseignement durant
les deux premières années d’enseignement indique que :
- plus de la moitié des nouveaux enseignants sont embauchés
après le début de l’année scolaire
- un enseignant sur cinq est obligé d’enseigner des matières
pour lesquelles il n’a pas été formé
- près d’un sur cinq risque d’abandonner la profession en début
de carrière.
Bien qu’ils n’aient ni le matériel ni le mentorat dont ils ont besoin,
tout indique qu’ils sont pourtant résolus à contribuer à la
réussite de leurs élèves.
«Je suis certaine que les parents seraient aussi touchés que
moi de lire les commentaires des nouveaux enseignants, dit Marilyn Laframboise,
présidente de l’Ordre. Leur engagement envers l’amélioration
de la vie de leurs élèves par le biais de l’apprentissage est
une véritable source d’inspiration.»
Les nouveaux enseignants disent avoir à endurer beaucoup de stress.
Ils ressentent de l’insécurité dans leur emploi et trouvent que
le processus d’embauche est incommode et difficile. Ils sont souvent obligés
de prendre plusieurs postes à temps partiel afin d’avoir l’équivalent
d’un revenu à temps plein et on leur demande souvent d’enseigner les
classes les plus difficiles pour lesquelles ils n’ont pas reçu de formation
particulière.
«Obtenir un emploi d’enseignant en Ontario est une expérience
qui peut s’avérer déconcertante et chaotique, admet Frank McIntyre,
chef des Ressources humaines de l’Ordre et auteur de l’enquête. Ce ne
sont pas les emplois qui manquent dans le domaine mais nous devons aider les
enseignants à les trouver et à s’insérer dans la profession
si nous voulons les garder.»
L’Ordre suivra la carrière des diplômés des facultés
d’éducation de l’Ontario pendant cinq ans afin de savoir :
- combien d’entre eux sont embauchés et quels genres d’emplois ils
occupent
- le nombre de nouveaux enseignants qui quittent la profession et pourquoi
- si leur formation à l’enseignement les a bien préparés
- de quel genre d’appui ils ont besoin
- comment les conseils scolaire peuvent les garder.
«Les nouveaux enseignants ne bénéficient pas suffisamment
de ressources, de programmes d’insertion et de mentorat, révèle
l’étude. La survie devient la priorité.»
Les enseignants débutants ont beaucoup apprécié leur
stage, mais ils veulent davantage d’aide sur le lieu de leur travail pour apprendre
comment gérer leur classe, évaluer le travail des élèves,
planifier leurs leçons et communiquer avec les parents, indique l’étude
de l’Ordre. Pour eux, le mentorat est une priorité et ils réclament
l’aide, les conseils et le temps de collègues chevronnés.
L’Ontario a besoin d’embaucher entre 9 000 et 10 000 enseignants par an durant
les sept prochaines années pour remplacer ceux qui partent à la
retraite. Malgré ces besoins, les résultats du sondage indiquent
que 18 p. 100 des enseignants dans leur deuxième année risquent
carrément de quitter la profession.
L’étude
sur la transition à l’enseignement révèle que :
- 96 p. 100 des diplômés obtiennent un emploi en enseignement
- et 80 p. 100 ont un emploi régulier avant la fin de leur deuxième
année
- pour 86 p. 100 des enseignants en première année, faire une
différence dans la vie des gens est une de leurs motivations principales
- 21 p. 100 des nouveaux enseignants du palier élémentaire
enseignent une classe à années multiples alors que 20 p. 100
d’entre eux enseignent une classe spécialisée telle que l’éducation
de l’enfance en difficulté ou le français langue seconde, souvent
sans avoir obtenu une formation appropriée
- 20 pour 100 des enseignants du palier secondaire doivent préparer
au moins cinq cours différents en première année
- 12 pour 100 changent d’emploi durant la première année, 52
pour 100 le font entre la première et la deuxième année,
et 37 pour 100 s’attendent à un autre changement durant leur troisième
année.
Pour tenter de résoudre le problème, l’Ordre a rédigé un
document préliminaire qui recommande l’instauration d’un programme
d’insertion obligatoire de deux ans pour les nouveaux enseignants au sein
de tous les conseils scolaires de l’Ontario. L’Ordre consulte actuellement
les enseignants et les parties intéressées dans tout l’Ontario
afin de rassembler leurs commentaires.
«Les nouveaux enseignants réclament de l’appui, dit M. Wilson.
En agissant dès maintenant, nous avons une occasion sans pareille d’influencer
l’enseignement et le succès des élèves durant les 30 prochaines
années.»
Il s’agit de la deuxième des cinq années de l’enquête
sur la transition à l’enseignement. Financée en partie par le
ministère de l’Éducation de l’Ontario, l’enquête prévoit
rassembler de l’information pour que le gouvernement, les conseils scolaires,
les universités et l’Ordre puissent créer des politiques et des
programmes visant à conserver l’effectif des enseignants.
L’Ordre a envoyé 6 223 sondages aux enseignants en première
et deuxième années de carrière et 27,5 p. 100 d’entre
eux ont répondu. La marge d’erreur des résultats étant
de 3,5 p. 100, les réponses sont exactes 19 fois sur 20. Presque tous
les enseignants ont fait des commentaires sur leurs expériences.
Renseignements :
Brian Jamieson
Agent de communications
416-961-8800, poste 255
Sans frais en Ontario : 1-888-534-2222, poste 255