Le gouvernement pénalise les futurs enseignants ontariens en accélérant l’administration d’un examen d’aptitude en enseignement
19 mars 2002
Le 19 mars 2002 (Toronto) – L’empressement du gouvernement ontarien
à rendre obligatoire cette année le test d’entrée à la profession enseignante
crée un climat d’incertitude chez les étudiants des facultés d’éducation de
l’Ontario qui dénoncent l’injustice à leur égard. En outre, les conseils scolaires
qui cherchent désespérément du personnel enseignant pour septembre pourraient
avoir de graves difficultés à embaucher du personnel qualifié.
Quelque 7 000 étudiants des facultés d’éducation de l’Ontario ont jusqu’au
vendredi 22 mars pour soumettre leur inscription à l’Educational Testing Service
au New Jersey s’ils veulent passer le test d’entrée à la profession enseignante
de l’Ontario le 27 avril. Si des étudiants sont dans l’impossibilité de passer
le test ce jour-là, l’Ordre ne sera pas en mesure de les certifier et ils ne
pourront vraisemblablement pas enseigner en Ontario avant janvier 2003.
«L’application de cette exigence est tout à fait inéquitable, affirme Larry
Capstick, président de l’Ordre. Les étudiants des facultés d’éducation de l’Ontario
doivent passer le test en avril s’il veulent avoir le droit d’enseigner en
Ontario en septembre prochain.»
«Or, des centaines de résidents ontariens qui se sont rendus aux États-Unis
dans des collèges frontaliers et qui font leur stage dans des écoles ontariennes
pourront obtenir leur carte temporaire en Ontario et auront un an pour passer
le test. Ils pourront commencer à enseigner en septembre sans problème. C'est
carrément injuste.»
Joe Atkinson, registrateur de l’Ordre, ajoute que plus de 500 enseignantes
et enseignants titulaires d’une attestation temporaire délivrée par le ministère
de l’Éducation n’ont pas été informés qu’ils doivent aussi passer le test et
qu’ils n’ont qu’à vendredi pour s’y inscrire.
«Nous n’avons appris qu’à la fin de la semaine dernière que ces enseignantes
et enseignants seraient tenus de passer le test. Le gouvernement ne leur a
pas remis de formulaire d’inscription, formulaire qu’ils devront envoyer par
messager au New Jersey demain pour ne pas rater la date limite d’inscription.
Et d’après les renseignements dont nous disposons, cette date limite est sans
appel.»
«La décision du gouvernement provincial de rendre obligatoire la réussite
du test cette année peut être qualifiée, au mieux, d’imprudente, et au pire,
de mauvaise politique publique, dit Michael Manley-Casimir, président de l’Ontario
Association of Deans of Education. La mise en œuvre accélérée du test, les
inquiétudes entourant la validité et la fiabilité du test, les difficultés
considérables au plan de la logistique de l’inscription au test, combinées
aux iniquités évidentes quant aux personnes visées par l’obligation de passer
le test, minent l’utilité du test et menacent sa crédibilité. Le gouvernement
doit tenir compte de l’avis émanant de tous les secteurs et faire de 2002 une
année de mise à l’essai.»
«Le ministère de l’Éducation n’a transmis aucune information adéquate aux
étudiants des facultés sur le contenu du test, la préparation requise et le
mode d’inscription, précise Sheil Patel, coordonnatrice externe de l’association
des étudiants en éducation de l’IEPO/UT. Le test, dans son état actuel, n’a
pas subi les évaluations psychométriques appropriées pour déterminer sa validité
et sa fiabilité. Cela entre en contradiction avec tout ce que le ministère
a mis sur pied dans ses réformes en éducation. Il faut se demander pourquoi
le ministère continue d’aller de l’avant avec un test qui, de toute évidence,
n’est pas prêt.»
«L’Ordre et ses partenaires en éducation ont appuyé cette initiative du test
d’entrée à la profession pour les nouveaux venus en enseignement en Ontario,
précise le registrateur Joe Atkinson. Mais pour que le test soit juste et pertinent,
nous devrions utiliser cette année pour mener un examen critique approprié
du test et faire en sorte qu’il soit obligatoire l’an prochain. Ce test ne
peut pas encore servir comme motif pour ne pas accorder la certification et
son administration accélérée est injuste pour quiconque doit le passer.»
Un examen critique approprié nécessite une mise à l’essai exhaustive pour
nous assurer que ce test mesure avec justesse ce qu’il doit mesurer. La préparation
inadéquate du test peut entraîner des erreurs dans l’interprétation des résultats
et devenir ainsi la source de poursuites judiciaires. Les notes de passage
n’ont toujours pas été déterminées et aucune décision n’a encore été prise
quant à la possibilité d’administrer le test à nouveau cette année.
L’Ontario Association of Deans of Education, l’Ordre des enseignantes et des
enseignants de l’Ontario et les partenaires dans l’élaboration du test – l’Ontario
Principals’ Council et l’Educational Testing Service – ont tous souligné au
gouvernement l’importance de bien mettre le test à l’essai avant de le rendre
obligatoire, mais le gouvernement semble déterminé à aller de l’avant. L’Ordre
communiquera avec le nouveau premier ministre pour discuter de cette question
dès que son identité sera connue.
«Le gouvernement a délivré 1 300 permissions intérimaires l’an dernier pour
permettre à des personnes non qualifiées d’enseigner dans les écoles ontariennes,
conclut Atkinson. Nous n’avons pas le luxe de manquer notre coup, puis d’empêcher
tout un groupe d’individus formés pour enseigner dans les écoles de l’Ontario.»
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Denys Giguère
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