Les nouveaux enseignants de l’Ontario ont besoin d’un programme obligatoire de mentorat, affirme l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario – Le mentorat améliorera la qualité de l’enseignant durant les 30 prochaines années
10 décembre 2003
Le 10 décembre 2003 (Toronto) - L’organisme d’autoréglementation
qui compte le plus grand nombre de membres au Canada vient de publier un document
d’orientation recommandant au gouvernement provincial de mettre en place un
programme obligatoire de deux ans pour appuyer les nouveaux enseignants.
L’Ontario doit profiter de cette période courte mais très propice
pour mettre en œuvre un programme qui, en aidant les nouveaux enseignants,
améliorera d’autant l’apprentissage des élèves durant
les 30 prochaines années, dit l’Ordre. Le document intitulé Insertion
professionnelle des nouveaux enseignants : grandir dans la profession propose
de trouver des moyens de mettre en œuvre cette recommandation.
«Les nouveaux enseignants ont besoin de mentors, affirme le registrateur de
l’Ordre, Doug Wilson. Ils veulent que les éducateurs chevronnés
les aident à s’insérer le plus rapidement possible dans la profession.
Les élèves et le système scolaire ne peuvent que bénéficier
de mesures qui contribuent à une amélioration rapide de la qualité de
l’enseignement des nouveaux venus et au maintien de l’effectif enseignant.»
L’Ontario doit engager de 9 000 à 10 000 nouveaux enseignants chaque
année pour maintenir son effectif qui diminue surtout à la suite
des départs à la retraite. L’expérience et les connaissances
des enseignants seront perdues à jamais si on ne trouve pas des façons
de les transmettre aux nouveaux enseignants, dit M. Wilson.
Les 31 membres du conseil de l’Ordre ont approuvé à l’unanimité la
recommandation d’instaurer un programme d’insertion professionnelle obligatoire
de deux ans dans chaque conseil scolaire financé par les fonds publics
de l’Ontario.
«Les nouveaux enseignants de l’Ontario en ont besoin, les administrateurs
le savent bien et les conseils scolaires n’ont pas les moyens de le faire tout
seuls, fait remarquer la présidente de l’Ordre, Marilyn Laframboise.
Le gouvernement doit trouver l’argent nécessaire pour appuyer directement
les conseils scolaires.»
En 1991, 89 % des conseils scolaires de l’Ontario avaient déjà entrepris
la création de programmes d’insertion professionnelle, y compris de
mentorat. Mais en 2002, moins d’un nouvel enseignant sur quatre avait un mentor.
L’Ordre recommande un programme qui permettra à chaque nouvel enseignant
d’être jumelé à un mentor afin de recevoir de l’appui,
des conseils et de l’assistance professionnelle, et de bénéficier
des commentaires et de l’évaluation d’un enseignant plus chevronné.
On estime qu’un tel programme coûtera 40 millions de dollars. Cette somme
doit couvrir les sessions d’été, les activités de mentorat,
le perfectionnement professionnel, l’administration du programme et les congés
professionnels pour 10 000 nouveaux enseignants et 10 000 mentors répartis
dans 72 conseils scolaires.
L’Ordre a publié un document préliminaire sur le sujet en avril
dernier, puis a organisé des séances de consultation partout
en Ontario avec des enseignants, des représentants de l’administration
des conseils scolaires et des fédérations d’enseignants ainsi
que divers intervenants dans le monde de l’éducation. Le conseil de
l’Ordre réclame maintenant qu’un programme obligatoire soit mis en œuvre
dans tous les conseils scolaires de l’Ontario. Ce programme doit définir
clairement les divers aspects de l’insertion professionnelle : objectifs, liens
avec les normes professionnelles, orientation, appui, mentorat, perfectionnement
professionnel, reconnaissance, congé professionnel et évaluation.
«On ne devient pas enseignant du jour au lendemain; c'est un procédé qui
s’étend sur plusieurs années, fait observer Brian McGowan, le
registrateur adjoint de l’Ordre. La période d’insertion est critique,
car c'est une période durant laquelle les nouveaux enseignants vivent
une croissance professionnelle continuelle et rapide.»
«Le mentorat crée un lien entre les enseignants chevronnés et
leurs nouveaux collègues. Il permet d’adapter l’enseignement à l’école
et aux objectifs du système scolaire, et de donner aux enseignants les
outils dont ils ont besoin pour s’insérer plus vite dans la profession
et améliorer leur rendement. Le mentorat les aide aussi à se
sentir à l’aise, appuyés et connectés. Tous ces aspects
contribuent à la satisfaction des enseignants et les incitent à demeurer
dans la profession.»
D’après une enquête de l’Ordre sur les deux premières
années d’enseignement :
- plus de la moitié des nouveaux enseignants sont engagés après
la rentrée en septembre;
- un sur cinq enseigne une ou plusieurs matières pour lesquelles il
n’a pas été formé;
- près d’un sur cinq risque de quitter la profession en début
de carrière.
Le processus d’embauche coûte près de 4 400 $ par nouvel enseignant,
tandis qu’un programme d’insertion professionnelle reviendrait à environ
4 000 $ par nouvel enseignant sur deux ans.
Renseignements :
Gabrielle Barkany
Agente des communications
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