Pénurie d’enseignantes et d’enseignants partout en Ontario, affirme l’Ordre des enseignantes et des enseignants de l’Ontario
20 novembre 1998
TORONTO (Le 20 novembre 1998) – Une étude menée par l’Ordre des enseignantes
et des enseignants de l’Ontario indique que les écoles de toutes les régions
de la province connaîtront une grave pénurie d’enseignantes et d’enseignants
et ce, dans presque toutes les matières.
L’étude, la première à se pencher sur les qualifications des personnes sur
le point de prendre leur retraite en enseignement, sera rendue publique lundi
dans Pour parler profession, publication de l’Ordre, et son équivalent
anglais Professionally Speaking. Elle montre que partout dans la province
les conseils scolaires connaîtront bientôt une pénurie d’enseignantes et d’enseignants
à l’élémentaire et au secondaire.
L’étude de l’Ordre prévoit que plus de 41 000 des 171 500 enseignantes et
enseignants de la province atteindront l’âge de la retraite d’ici cinq ans
et que plus de 78 000 y parviendront d’ici dix ans. Cela signifie que d’ici
2003 en Ontario, environ un enseignant sur quatre prendra sa retraite et environ
un sur deux d’ici 2008.
«En vertu de sa vocation réglementaire, l’Ordre se doit de mettre en garde
la profession et le public d’une pénurie possible d’enseignantes et d’enseignants
qui pourrait survenir en Ontario, a dit la présidente de l’Ordre, Donna Marie
Kennedy. L’Ordre continuera de travailler avec le ministère, les facultés d’éducation
et les conseils scolaires pour trouver une solution qui assurera que les élèves
de l’Ontario continueront d’avoir du personnel enseignant qualifié.»
«Cette solution devrait encourager les enseignantes et enseignants qui ont
changé de carrière parce qu’ils étaient incapables de trouver un emploi en
enseignement, ou ceux qui ont quitté la province pour enseigner ailleurs à
sérieusement étudier la possibilité de faire carrière ici en Ontario. La solution
au problème devrait aussi viser l’orientation des programmes de formation à
l’enseignement dans des spécialités et des domaines où les besoins sont déjà
criants.»
La registrateure de l’Ordre Margaret Wilson a précisé que certaines matières
seront particulièrement touchées. «Les employeurs de la province seront alarmés
d’apprendre qu’un tiers des enseignantes et enseignants aux études technologiques
atteindront l’âge de la retraite au cours des cinq prochaines années. On ne
compte de 77 personnes visant une carrière dans ce domaine et inscrites dans
les facultés d’éducation en Ontario; on devra remplacer plus de 1 500 enseignantes
et enseignants d’ici 2003. Les études technologiques connaîtront des problèmes
graves et certains programmes pourraient être annulés s’il n’y a de personnel
qualifié pour enseigner ces programmes.»
«La pénurie d’enseignantes et d’enseignants de français n’est pas un problème
nouveau dans les conseils scolaires ontariens. L’étude de l’Ordre indique que
malgré le fait que le personnel enseignant de langue française est en moyenne
plus jeune que celui de langue anglaise, le nombre d’entre eux qui atteindront
l’âge de la retraite d’ici cinq à dix ans fera passer cette situation à l’état
de crise.»
«Le nombre d’enseignantes et d’enseignants francophones devant atteindre l’âge
de la retraite indique que nous avons un problème, tout particulièrement dans
l’est et le nord de l’Ontario. En effet, dans l’est de l’Ontario, plus de 800
enseignantes et enseignants devraient prendre leur retraite d’ici cinq ans
et plus de
1 700 d’ici dix ans. Dans le nord, les chiffres donnent aussi à réfléchir;
ainsi, près de 600 d’entre eux devraient prendre leur retraite d’ici cinq ans
et près de 1 200 d’ici 10 ans.»
«Au secondaire, les matières où les problèmes seront les plus prononcés sont
les études technologiques, les mathématiques, les sciences et l’éducation de
l’enfance en difficulté. En mathématiques et en sciences en particulier, les
facultés d’éducation soulignent qu’elles n’arrivent pas à combler toutes les
places disponibles qu’elles ont. Au palier élémentaire, le français langue
seconde, l’éducation de l’enfance en difficulté et le système scolaire de langue
française représentent des situations difficiles.»
«La situation est toute aussi précaire au secondaire en anglais, en histoire
et en géographie où près de 15 000 enseignantes et enseignants doivent prendre
leur retraite au cours des cinq prochaines années en Ontario», a ajouté Mme Wilson.
«Notre étude met également en relief un problème déjà soulevé par nombre d’intervenants
en éducation, soit l’inquiétante pénurie de leaders dans nos écoles; en effet,
44 pour cent des directrices et directeurs d’école atteindront l’âge de la
retraite d’ici cinq ans et 64 pour cent d’ici dix ans.»
«Nombre de raisons expliquent que nous nous trouvons dans cette situation,
a ajouté Mme Wilson. La vague d’enseignantes et d’enseignants embauchés
dans les années 60 arrive à la retraite. Malheureusement, cela coïncide avec
l’arrivée dans nos écoles des enfants de l’écho du baby boom. De plus, il y
a eu relativement peu de possibilités d’emploi pour les nouveaux enseignants
et enseignantes par le passé. La situation a changé, mais le nombre de diplômés
qui fait demande aux facultés d’éducation a chuté de 20 000 à 8 000 en une
période de huit ans.»
L’Ordre est un organisme d’autoréglementation créé en 1996 afin de réglementer
la profession enseignante dans l’intérêt public. Il délivre la compétence pour
enseigner, détermine les qualifications requises pour enseigner, établit des
normes d’exercice et agrée les programmes de formation à l’enseignement et
leurs fournisseurs.
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Remarque : Le magazine Pour parler profession est
accessible sur le site web de l’Ordre au www.oct.ca/publications/pour_parler_profession/archive.asp
Renseignements :
Denys Giguère,
agent de relations avec les médias
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